Les fonds d’investissement manifestent un intérêt croissant pour les enjeux de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Les sociétés chez qui ils investissent sont dorénavant conduites à intégrer ces aspects dans leur stratégie.
Complètement absentes il y a quelques années des discussions préalables à l’investissement d’un fonds dans une entreprise, les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) occupent aujourd’hui une place grandissante. Il faut dire que les investisseurs demandent à présent régulièrement au management des sociétés qu’ils ont déjà dans leur portefeuille ou dans lesquelles ils envisagent d’investir, leurs avancées sur ces sujets. «Nous n’entrons au capital d’une entreprise qu’à la condition qu’elle soit déjà engagée en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), ou bien qu’elle s’engage à le faire dans le cadre de notre pacte d’actionnaires», confirme Yann Collignon, membre du directoire au sein du fonds d’investissement Azulis Capital.
Une condition au rachat
Une pratique qui conduit les sociétés à se doter d’une politique RSE même lorsqu’elles ne sont soumises à aucune obligation légale.
«Compte tenu d’un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros, inférieur au seuil des 100 millions d’euros à partir duquel les entreprises doivent réaliser un rapport RSE, nous n’avions pas entrepris de démarche en ce sens jusqu’en 2010, explique Pascal Thomas, directeur administratif et financier du fabricant de portes de placards Optimum. Mais, lorsque Azulis Capital est entré à notre capital, il a exigé que nous redéfinissions nos axes stratégiques au regard des enjeux RSE.»
Dans ce contexte, les discussions préalables aux prises de participation de fonds au sein d’entreprises comportent de plus en plus souvent une phase consacrée aux enjeux ESG. En 2015, les fonds d’investissement mid ou large cap ont ainsi...