Après avoir intégré des critères ESG dans plusieurs de ses instruments de financement cette année, LafargeHolcim vient de réaliser une émission inaugurale de sustainability-linked bonds. Le groupe s’est ainsi engagé à réduire sensiblement ses émissions de CO2 par tonne de ciment produit, sous peine de devoir s’acquitter d’une pénalité auprès des investisseurs.
Année 2020 faste pour LafargeHolcim sur le front des financements durables. Après avoir émis ses premiers «commercial papers» ESG, puis intégré des critères de cette nature dans certaines de ses lignes de crédit bancaire (RCF), le cimentier a réalisé le 17 novembre une émission inaugurale de «sustainability-linked bonds» (SLB). Le coupon de ces obligations présente la caractéristique de pouvoir évoluer selon le respect ou non d’objectifs ESG préalablement annoncés par l’émetteur aux investisseurs. Alors qu’une poignée d’opérations de ce type seulement ont été effectuées à l’international depuis un an, celle du groupe franco-suisse constitue une première dans le secteur des matériaux de construction.
Des obligations vertes jugées moins pertinentes
Si cette caractéristique réjouit sa directrice administrative et financière, l’intérêt de cette opération pour LafargeHolcim était ailleurs. «Le mouvement d’urbanisation qui s’observe dans les différentes régions du monde se traduit par des besoins en nouvelles infrastructures (maisons, écoles, hôpitaux…) toujours plus grands, témoigne Géraldine Picaud. Dans le même temps, l’urgence climatique conduit la plupart des entreprises, et c’est le cas de LafargeHolcim, à prendre des engagements importants pour lutter contre la hausse des températures. Dans ce contexte, il est essentiel pour les groupes d’avoir à leur disposition des solutions compatibles avec ces engagements, notamment sur le plan des financements.» Au cours des derniers mois, l’option d’une émission d’obligations vertes...