Lancée à l’initiative de la Chine en janvier 2016, l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) a investi depuis près de 10 milliards de dollars dans 50 projets. Pour construire sa direction financière, la banque publique a fait appel à un Français, Thierry de Longuemar. Ce dernier vient de mener à bien il y a quelques mois la première émission obligataire de l’institution sur les marchés internationaux.
L’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) a été créée il y a un peu plus de trois ans, à l’initiative de la Chine, pour soutenir le développement en Asie. En quoi était-il utile de créer une nouvelle institution alors qu’il existe déjà de grandes instances multilatérales spécialisées dans ce domaine ?
L’AIIB est une initiative qui a été lancée au quatrième trimestre 2013, lors d’un sommet de l’Asia-Pacific Economic Cooperation (APEC) à Djakarta, par le président chinois Xi Jinping, conjointement à celle concernant les Nouvelles Routes de la soie (ou Belt and Road initiative). 57 pays ont rejoint ce projet en décembre 2015, ce qui a conduit au démarrage effectif de la Banque en janvier 2014. Actuellement, celle-ci compte 100 membres, dont plus de 75 % sont des pays asiatiques. Avec 20 % du capital, l’Europe est toutefois le deuxième actionnaire après la Chine (26 %). La création de l’AIIB répondait à deux objectifs. Le premier visait à combler le déficit d’investissement dans les infrastructures estimé, pour la seule Asie, à plusieurs milliers de milliards de dollars dans les années qui viennent. La Banque mondiale comme la Banque asiatique de développement admettent elles-mêmes qu’elles n’ont pas les capacités suffisantes pour faire face à cette énorme demande. Le deuxième objectif visait à constituer une nouvelle institution multilatérale incluant les pays auparavant sous-représentés dans l’économie globale.
Comment ce projet a-t-il été financé ?
La Chine voulait que cette initiative soit lancée très...