La pandémie du coronavirus n’a pas seulement impacté les effectifs des entreprises, elle a aussi percuté de plein fouet leur trésorerie lorsque le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a décidé de la fermeture des établissements non essentiels à la sécurité sanitaire du pays. Malgré la mise en œuvre très rapide par le gouvernement d’un grand plan d’urgence, il semble toutefois que certaines entreprises aient beaucoup de mal à accéder aux différentes aides proposées par l’Etat.
La situation est tendue. Quinze jours après avoir été contraintes à la fermeture de leurs établissements à cause de la pandémie de coronavirus (Covid-19) et l’arrêt brutal de leurs activités, les entreprises qui ne peuvent recourir au télétravail tentent de gérer la situation de leur trésorerie autant qu’elles le peuvent. Si toutes espèrent pouvoir recevoir le paiement de leurs prestations d’ici le 31 mars, leurs dirigeants guettent tous les jours leurs comptes bancaires. «Certaines entreprises ne sont plus aujourd’hui en capacité de payer quoi que ce soit, alerte Charles-René Tandé, président de l’Ordre des experts-comptables. Elles avaient à régler, dans la deuxième quinzaine de mars, la TVA, les factures du mois précédent et les salaires. Celles qui disposent encore d’un peu de trésorerie s’en sortiront financièrement si elles bénéficient du chômage partiel dont le remboursement des salaires interviendra rétroactivement autour du 15 avril prochain. Mais celles qui ne disposent plus d’aucune rentrée financière vont se retrouver à très court terme en grande difficulté et risquent la cessation de paiement.»
Cette crainte du lendemain ne semble pas avoir été dissipée par l’adoption officielle, le 20 mars dernier, du projet de loi d’urgence instaurant des mesures d’aide aux entreprises pour faire face à la crise économique. «Le gouvernement a réagi très vite, reconnaît Charles-René Tandé. La mise en place de nombreuses mesures de soutien a été décidée, mais des incompréhensions persistent sur le terrain.»