Grâce notamment aux rapprochements Essilor-Luxottica et Safran-Zodiac Aerospace, le marché français des fusions-acquisitions enregistre un niveau d’activité extrêmement soutenu en ce début d’année. Selon les banquiers d’affaires, d’autres opérations importantes devraient être finalisées d’ici l’élection présidentielle. Mais l’augmentation des valorisations pourrait compliquer le dénouement de certaines transactions.
Le marché français des fusions-acquisitions a démarré en 2017 sur les chapeaux de roue ! Depuis le 1er janvier, près de 350 opérations de croissance externe impliquant au moins une contrepartie hexagonale ont en effet été réalisées, et non des moindres. Coup sur coup, Essilor a en effet scellé son rapprochement avec le groupe italien Luxottica pour 24 milliards d’euros, tandis que Safran lançait une offre publique d’achat sur Zodiac Aerospace pour environ 10 milliards. «Il est assez inhabituel que des transactions de cette ampleur soient annoncées en début d’année, constate Xavier Bindel, responsable du M&A pour la France chez JP Morgan. En outre, il fallait remonter à 2014 et à la fusion entre Lafarge et Holcim pour retrouver un deal supérieur à 20 milliards d’euros en France.» Parmi les autres opérations marquantes, Ipsen et Bonduelle ont par exemple procédé au rachat le plus important de leur histoire, avec respectivement celui d’un traitement anticancéreux auprès du laboratoire Merrimack Pharmaceuticals (près de 1 milliard d’euros) et celui du leader américain des salades en portion individuelle Ready Pac Foods (409 millions de dollars). Au total, les transactions bouclées ou annoncées ont porté sur environ 46 milliards d’euros, d’après Dealogic, soit quasiment le double par rapport à la même période de 2016 (28 milliards). Surtout, il s’agit du montant le plus élevé à ce stade de l’année depuis… 2007 !
Des projets toujours aussi nombreux
Les perspectives s’annoncent tout aussi favorables. Alors qu’une...