L’autorité de la concurrence a infligé l’an dernier un milliard d’euros d’amendes aux entreprises coupables de pratiques anticoncurrentielles. Considérée comme l’une des meilleures autorités mondiales de concurrence, elle vient d’obtenir de nouveaux pouvoirs de la loi Macron.
Cela fait des années que Bruno Lasserre se bat sans relâche au sein de l’Autorité de la concurrence qu’il préside pour développer la culture de la concurrence en France. Et il n’hésite pas à frapper fort. En 2014, l’Autorité a infligé un montant record de un milliard d’euros d’amendes à des entreprises coupables de pratiques anticoncurrentielles, dont 950 millions aux géants mondiaux de l’hygiène pour des ententes entre 2003 et 2006 sur les produits d’hygiène et d’entretien. «Nous assumons une politique ferme de dissuasion, a indiqué Bruno Lasserre lors de la présentation de son rapport annuel, le 8 juillet. Contrairement aux délinquants individuels qui sont parfois compulsifs, les entreprises sont des êtres rationnels : si elles ne comprennent pas qu’elles prennent des risques, elles ne cesseront pas.» Un dynamisme qui s’avère payant : l’instance française est classée par une revue américaine parmi les autorités d’élite aux côtés de ses homologues américaine et allemande. Et ce n’est pas uniquement une question de sévérité des sanctions. «La France joue souvent un rôle moteur en matière de concurrence en développant des analyses juridico-économiques innovantes sur des questions inédites de concurrence», confie Jacques-Philippe Gunther, associé du cabinet Willkie Farr & Gallagher.
Une extension de ses pouvoirs
La loi Macron (dont les dispositions ont été en partie inspirées par l’Autorité de la concurrence) contient quelques innovations susceptibles de renforcer l’efficacité du gendarme de la concurrence....