Bien que les évolutions des changes aient un impact à court terme sur les performances, les gérants traditionnels ne les intègrent pas dans leurs choix d’investissement. Seuls les gérants alternatifs les scrutent attentivement dans une optique de contrôle des risques ou pour doper leur rendement.
Les dévaluations du yuan au mois d’août ont remis au goût du jour les débats sur une possible guerre des changes. Des débats qui irriguent régulièrement la gestion d’actifs car les évolutions des devises peuvent avoir un impact significatif à court terme sur la performance des actifs. «Au mois de janvier, après l’annonce par la Banque nationale suisse de son renoncement à maintenir un prix plancher face à l’euro, l’indice de la bourse suisse (SMI) a perdu 6 % sur le mois ; cependant, le taux de change contre l’euro s’est apprécié de 14 %», rappelle Olivier Nobile, co‑fondateur de Silver Time Partners. Au final, la contribution des actions suisses à la performance d’un fonds indiciel sur le mois a été de 8 %. Mais paradoxalement, les gérants actions traditionnels n’intègrent pas dans leurs analyses l’évolution des devises. «Les gérants actions sont spécialisés dans l’analyse des sociétés, précise Christophe Jaubert, directeur général délégué de Rothschild HDF Investment Solutions. Les changes constituent des paramètres qu’ils ont du mal à appréhender. Ils les considèrent comme des éléments perturbateurs sur le court terme car, pour les gérants, à long terme l’impact du change sur les sociétés est relativement neutre.» Certaines sociétés de gestion mettent tout de même à la disposition des institutionnels des parts de fonds couvertes contre le risque de change, mais cette démarche reste marginale....