Tandis que le marché des obligations durables continue d’attirer des entreprises françaises, mais en nombre plus restreint, les crédits bancaires dits «à impact» font pour leur part l’objet d’un fort engouement. Intégrant des objectifs à respecter en matière ESG, ce mode de financement inclut un mécanisme de relèvement ou de diminution de la marge à payer par l’emprunteur selon l’atteinte ou non de ces derniers.
La vague verte et sociale se poursuit en matière de financements d’entreprise. Au cours des dernières semaines, plusieurs sociétés, françaises notamment, ont en effet annoncé avoir bouclé une levée de fonds qualifiée de durable, à l’instar de Suez, EDF, Eiffage, Séché Environnement ou encore Voltalia. Autant d’opérations qui interviennent dans un contexte de marché très dynamique. «Tous types d’émetteurs confondus (Etats, institutions financières, corporates), près de 110 milliards d’euros équivalents ont été émis dans le monde depuis le début de l’année sous la forme d’obligations durables (green bonds, social bonds), contre 138 milliards sur l’ensemble de 2018, illustre Stéphane Marciel, responsable obligations durables, marchés de capitaux de dette, chez Société Générale CIB. Alors que l’Europe reste de loin le premier bassin, nous nous orientons donc vers une forte croissance des volumes en 2019.»
L’ouverture à de nouveaux secteurs
Sur ce segment des obligations durables spécifiquement, cette tendance devrait toutefois n’être soutenue qu’à la marge par les sociétés non financières. «Ce marché reste aujourd’hui largement alimenté par les institutions financières et les Etats, qui lèvent les deux tiers des montants collectés, observe Tanguy Claquin, responsable sustainable banking chez Crédit Agricole CIB. Malheureusement, le nombre de grandes entreprises intervenant sur celui-ci demeure limité.» Depuis janvier, un seul groupe français a il est vrai procédé à l’émission d’un green bond. A l’occasion de sa...