Lors de la présentation officielle de la loi Pacte, le 18 juin dernier, Bruno Le Maire a enfin détaillé les contours du fonds innovation créé en janvier dernier et destiné à financer des projets technologiques ambitieux. Alimenté par les produits de cessions d’actifs et de privatisation de l’Etat et constitué au sein de Bpifrance, ce fonds sera piloté par le Conseil de l’innovation.
«Nous devons nous donner les moyens d’être la première nation de l’innovation en Europe. On ne va pas laisser les futurs SpaceX ou les producteurs de véhicules autonomes nous passer sous le nez. Il faut que nous puissions investir davantage dans les innovations de rupture, qui ne sont pas immédiatement rentables pour les entreprises.» Lors de ses vœux au monde économique le 15 janvier dernier, Bruno Le Maire avait décidé de s’atteler à un mal français : le passage de pépites françaises sous pavillon étranger en raison d’un manque de financement à un moment crucial de leur développement (capital-risque). Pour y remédier, le ministre de l’Economie et des Finances avait ainsi donné le coup d’envoi au lancement d’un fonds pour l’innovation de rupture, appelée aussi parfois «la deep tech», destiné à soutenir des projets innovants, ambitieux. Il aura toutefois fallu attendre la présentation officielle de la loi Pacte, le 18 juin dernier, pour connaître véritablement les contours de ce nouvel outil.
Le soutien aux start-ups de la deep tech
Doté à ce jour de 10 milliards d’euros, ce fonds est constitué au sein de l’établissement public Bpifrance. Il sera financé par les produits de cessions d’actifs et de privatisation qui devront générer environ 250 millions d’euros par an. «J’ai signé le transfert de 1,6 milliard d’euros issus des cessions d’actifs dans Engie et Renault dans ce fonds, a précisé Bruno Le Maire. J’ai également mis à disposition de celui-ci 8,4 milliards d’euros de titres EDF et Thales, qui restent propriété...