Attirant un nombre croissant d’entreprises depuis deux ans, le marché des Neu-CP (ex-billets de trésorerie) séduit tant par la simplicité de ses conditions d’accès que par sa profondeur. Seul bémol, son fonctionnement, qui repose notamment sur de nombreux échanges téléphoniques, est jugé archaïque par certains. L’arrivée imminente de plateformes digitales pourrait toutefois rapidement changer la donne.
En réformant en profondeur le marché des titres de créances négociables en 2016, la Banque de France a donné un sérieux coup de fouet à l’ancien compartiment des billets de trésorerie (durée maximale d’un an), devenu depuis celui des Neu-CP (Negotiable European Commercial Papers). En l’espace de deux ans, le nombre de sociétés non financières émettrices est passé de près de 80 à plus de100, essentiellement grâce à l’arrivée de nombreuses ETI. Et à en croire les spécialistes, la tendance n’est pas près de s’essouffler. Mais dans les prochaines semaines, c’est un coup de jeune que pourrait s’offrir ce marché. Deux acteurs, en l’occurrence la fintech française Fimat et le groupe Orange, prévoient en effet chacun de lancer une plateforme digitale, destinée à moderniser son fonctionnement.
Certes, les deux initiatives en sont encore au stade du développement : Fimat doit lancer une phase de test avant l’été en vue d’un lancement à la rentrée, tandis qu’Orange devrait communiquer sur le sujet prochainement. Pour autant, celles-ci sont d’ores et déjà accueillies favorablement par la communauté financière. Il faut dire que le marché des billets de trésorerie avait vu le jour en 1985 et que les modes opératoires pour placer des titres sont restés «archaïques» de l’aveu de certains intervenants. «Chaque émetteur transmet à une banque ou à un courtier (broker-dealer) ses intentions (montant, durée et spread), explique Frédéric Fadat, responsable du desk commercial papers de Crédit...