Créé durant l’été 2012, le marché français des placements privés poursuit son développement, marqué notamment par une ouverture à des émetteurs de taille de plus en plus limitée ainsi qu’à des emprunteurs étrangers. Afin de rendre ce mode de financement plus attractif, la place de Paris cherche également à s’inspirer des pratiques en vigueur sur les marchés concurrents, en Allemagne et aux Etats-Unis.
Quatre ans seulement et déjà mature ? Alors que les acteurs de la place de Paris se donnent rendez-vous à Paris, ce mardi 29 mars, pour discuter des évolutions affectant le marché des placements privés en euros, certains signes ne trompent pas aux yeux des banquiers. «Pendant que le marché obligataire public était quasiment fermé en janvier et février derniers, pénalisé par la volatilité ambiante sur l’ensemble des marchés financiers, celui de l’Euro-PP a continué de susciter de nombreuses marques d’intérêt de la part tant d’émetteurs que d’investisseurs, débouchant même sur plusieurs opérations (InVivo, Alès, UNITe, Prodware, Groupe AM Trust, etc.), constate Fabien Calixte, spécialiste de l’origination obligataire France chez BNP Paribas. Cette activité prouve que l’Euro-PP s’est déjà imposé comme une solution de financement mature, au même titre que les placements privés historiques que sont les placements privés américains (USPP) et allemands (Schuldschein).»
Des opérations d’un montant avoisinant une dizaine de millions d’euros
Né durant l’été 2012 avec une émission de 145 millions d’euros de Bonduelle, le marché français des placements privés connaît il est vrai jusqu’à présent un développement sans heurt. D’abord, les montants qui y sont empruntés sont en augmentation certes légère, mais constante (voir graphique). A fin 2015, près de 13,5 milliards d’euros ont ainsi été levés par des émetteurs domestiques. Ensuite, cet outil s’ouvre à un bassin d’emprunteurs de plus en plus large. «Dans un contexte de liquidités abondantes et de taux bas,...