Malgré un premier trimestre poussif, les fonds levés cette année sur le marché primaire français ont triplé par rapport à 2016. Ces derniers mois ont été marqués par le retour des introductions de taille significative et par la cotation de nouveaux acteurs de la Tech.
Finalisée cette semaine, l’introduction en Bourse de Sandro Maje Claudie Pierlot (SMCP), qui pourrait atteindre 700 millions d’euros dont 127 millions d’augmentation de capital, conforte un peu plus la reprise du marché français des IPO (Initial Public Offerings) cette année. Depuis janvier, ce dernier a enregistré 23 opérations sur Euronext Paris et Euronext Growth (ex-Alternext), contre 20 sur l’ensemble de 2016. Surtout, les fonds levés ont d’ores et déjà plus que triplé : ils atteignaient 2,4 milliards d’euros à mi-octobre (3 milliards, si l’on inclut SMCP), contre 770 millions un an plus tôt.
Ainsi, sur les trois premiers trimestres, les IPO parisiennes affichent une progression en valeur de 311 %, six fois supérieure à celle de l’Europe entière (55 % selon PwC). Seul le Six Swiss Exchange fait mieux sur la période (402 %).
En 2016, période marquée par le ralentissement de l’activité chinoise, le Brexit, ou encore les élections américaines, les Bourses avaient connu plusieurs épisodes de forte volatilité et peu de fenêtres propices aux introductions. Un an plus tard, le contexte a changé : les opérations de cotation parisiennes ont bénéficié, depuis le printemps, d’une abondance de liquidités retrouvée. La poursuite des programmes d’assouplissement quantitatif de la Fed et de la BCE favorise la rotation des flux d’épargne vers les actions au détriment des obligations, tandis que les fonds européens ont bénéficié, comme les fonds émergents, de la décollecte des fonds actions outre-Atlantique.