Avec une baisse de 11,4 % en volume et de 38 % en valeur, le marché français des fusions-acquisitions a marqué le pas au premier semestre, pénalisé par un contexte macroéconomique incertain (voir ci-dessous). Ses fondamentaux, dont la disponibilité et l’accessibilité des financements, restent toutefois bien orientés. D’autant que les pouvoirs publics réfléchissent à un assouplissement du droit des concentrations.
La semaine dernière, l’échec du mariage entre Renault et Fiat-Chrysler visant à créer le troisième plus grand groupe automobile mondial (9 millions de véhicules vendus, 33 milliards d’euros de capitalisation boursière) a mis un peu plus en lumière le fléchissement des fusions-acquisitions françaises au premier semestre. De fait, selon Dealogic, environ 800 opérations impliquant au moins une contrepartie hexagonale ont été annoncées au cours des six derniers mois, pour un montant global de 51 milliards d’euros. Le marché s’est donc contracté, en glissement annuel, de 11,4 % en volume et de 38 % en valeur. «Le recul le plus manifeste concerne les transactions supérieures à 500 millions d’euros, indique un banquier. Une dizaine seulement ont été officialisées depuis janvier, telle l’acquisition récente du distributeur de chaînes européen M7 par Canal+, contre 73 pour toute l’année 2018.»
Des reports possibles
A l’instar de ce qui s’est produit sur à peu près toutes les géographies, des Etats-Unis à l’Asie, le M&A français a pâti ces derniers mois du contexte de marché particulièrement chahuté de la fin d’année dernière, caractérisé, notamment, par une chute prononcée de la plupart des grands indices.
«Le seul CAC 40 avait dévissé de 15 % environ entre octobre et décembre, rappelle Maja Torun, coresponsable de la banque d’investissement de Citi pour la France. Il est donc tout à fait logique qu’en présence d’une telle volatilité, des émetteurs ou des vendeurs aient pu décider de suspendre ou de...