Chaque année, les entreprises françaises lèvent en moyenne environ 6 milliards d’euros sous la forme de placements privés. Pour de nombreux émetteurs, cette solution apparaît d’autant plus satisfaisante qu’ils sont éligibles aux trois principaux formats existants : le franco‑européen (Euro-PP), l’allemand (Schuldschein) et l’américain (USPP). Compte tenu des caractéristiques parfois méconnues de ces outils, le choix final mérite toutefois réflexion.
Etes-vous plutôt Euro-PP, Schuldschein ou USPP ? Au cours des dernières années, les entreprises françaises ont appris à se familiariser avec ces trois types de placements privés. Rien qu’en 2016, elles ont levé sous ces formes respectivement 2,75 milliards d’euros, un peu plus de 3 milliards d’euros et environ 1,4 milliard de dollars. Une dynamique qui s’est poursuivie durant le premier semestre. Une vingtaine de placements privés français ont en effet été recensés, émis pour l’essentiel par des PME et quelques ETI comme Chargeurs, Kaufmann & Broad et la Compagnie des Alpes. Outre-Rhin, Agrial, Neopost, Tarkett ou encore Orpea ont chacun procédé à une émission de Schuldschein. Outre-Atlantique, plusieurs groupes hexagonaux se sont également montrés actifs, à l’image à nouveau de la Compagnie des Alpes, de Bonduelle et de Bureau Veritas. De quoi exacerber la compétition entre les promoteurs de ces différents produits. «Il ne faut pas se voiler la face : l’Euro-PP et le Schuldschein – et dans une certaine mesure l’USPP – ont beau être complémentaires sur certains aspects, ils n’en restent pas moins en concurrence frontale», insiste Gérard Soularue, président du comité de pilotage de l’Euro-PP.
Eviter les désillusions
Certes, les PME et les plus petites ETI n’ont, aujourd’hui, la possibilité de se financer que par le biais d’un Euro-PP. «En revanche, dès lors que l’emprunteur a une taille significative avec une présence à l’international et un profil de crédit solide (investment grade), il est...