Chaque année, plusieurs entreprises choisissent de rémunérer leurs actionnaires via l’attribution d’actions. Une solution attractive à plus d’un titre pour les directions financières, mais qui nécessite de mener en amont un travail de pédagogie auprès de leurs investisseurs en actions.
Le point commun de Total, Carrefour, Chargeurs ou encore Dassault Systèmes ? Avoir choisi de verser des dividendes en actions en 2017. Et ces entreprises ne sont pas les seules. Si pour cette année toutes n’ont pas encore voté cette résolution en assemblée générale, elles ont été 32 du SBF 120 à avoir opté pour cette option en 2016. Une tendance qui est relativement stable, selon les spécialistes. «Le contexte est particulièrement favorable aux dividendes en actions car les actions sont souvent souscrites avec décote et il y a rarement un effondrement drastique des Bourses lors de la période de versement, vers mai-juin», note Loïc Dessaint, directeur général de Proxinvest.
Du cash pour les sociétés
Si ce mécanisme continue de séduire les groupes cotés, c’est parce qu’il leur permet d’y trouver de nombreux avantages. D’abord, les dividendes en actions leur permettent de préserver leur trésorerie.
«Le versement du dividende en actions en juin dernier nous permet d’économiser près de 90 millions d’euros», illustre Patrick Bataillard, directeur général finances d’Edenred. Ce faisant, les sociétés accroissent ainsi leurs marges de manœuvre pour autofinancer leurs opérations de croissance, un paramètre clé alors que le marché français des fusions-acquisitions enregistre actuellement un niveau d’activité record depuis la crise. «Nos récentes opérations (acquisition d’Embratec, renforcement de la participation dans UTA...) ont généré des besoins de financement d’au moins 340 millions d’euros. Les gains dégagés grâce aux dividendes en actions vont permettre de couvrir environ un quart de ce montant», poursuit Patrick Bataillard.
Le versement des dividendes en actions est aussi un bon moyen pour les...