Avec la crise sanitaire, les ventes à distance réalisées par les commerçants ont fortement augmenté. Afin de doper leur chiffre d’affaires dans un contexte de pression sur le pouvoir d’achat de nombreux consommateurs, certaines enseignes ont mis en place des solutions de paiement différé. Avec des résultats probants à la clé.
En lançant son site Internet dédié aux artisans et professionnels du bâtiment début 2019, l’entreprise française ManoMano, spécialisée dans la vente de produits de bricolage et de jardinage, est rapidement arrivée à la conclusion suivante : pour doper de manière pérenne son chiffre d’affaires, elle ne pourrait pas se contenter de commercialiser des articles aux tarifs attractifs. «La gestion de trésorerie est un enjeu clé pour toute entreprise, ce qui est encore plus vrai dans ce secteur, témoigne Myriam Bourgeot, responsable des paiements et de la fraude chez ManoMano. Prenons l’exemple d’un chantier de rénovation : les achats de marchandises par notre client B-to-B pourront intervenir bien avant le règlement par leurs clients finaux.» Afin de minimiser les problèmes posés par ce décalage, il est d’usage, dans les magasins physiques, que les professionnels du bâtiment procèdent au règlement de leurs factures quelques semaines après le retrait de la marchandise. Un choix que ne proposait pas ManoMano à l’origine. «Si la plateforme B-to-B a connu une croissance remarquable en proposant le paiement par carte bancaire, Paypal et virement bancaire, l’absence de paiement différé représentait aussi une friction significative pour nos clients», admet Myriam Bourgeot.
Le coût facturé aux entreprises pour ce service dépend notamment de la durée du différé et du profil. des clients bénéficiaires
Un périmètre européen
S’adressant à une clientèle de particuliers, d’autres commerçants ont fini par dresser des constats similaires. C’est le cas, par exemple, de Decathlon. «Déjà avant l’émergence de la crise sanitaire, nous enregistrions...