La flat tax à 30 % et la fin de l’ISF sur les valeurs mobilières rebattent les cartes pour les épargnants et les gestionnaires. Le gouvernement escompte un surcroît de placements dans les entreprises françaises. Cet objectif peut-il être atteint ?
Françaises, Français, investissez ! Le gouvernement a engagé une vaste remise à plat de la fiscalité de l’épargne avec cet objectif assumé : pousser les épargnants à placer leurs économies dans les entreprises – tricolores si possible… L’instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU) et la suppression de l’ISF sur les richesses mobilières, qui doivent être solennellement adoptés mardi 24 octobre par l’Assemblée nationale, rebattent les cartes pour les ménages comme pour les gestionnaires et conseillers en patrimoine.
Un total de 4,5 milliards d’euros annuels échappera au fisc. Dans l’esprit d’Emmanuel Macron, il s’agit de libérer cet argent, de l’orienter vers l’emploi et, bien que cet argument soit peu défendu par les ministres, de remettre la France dans le jeu face à ses voisins et néanmoins compétiteurs.
Un changement profond de philosophie après le quinquennat Hollande. Le président socialiste ne jurait que par le barème de l’impôt sur le revenu. Tous les gains de l’épargne devaient y passer, au nom d’une justice fiscale pas toujours évidente, et avec des effets antiéconomiques comme, par exemple, l’affaire des «pigeons». Hollande ne s’arrêta pas là. L’ISF, sous son mandat, fut relevé pour des raisons essentiellement politiques et bien que cet impôt fasse fuir les capitaux. Quelque 35 milliards d’euros auraient quitté le pays en quinze ans, selon les calculs officiels.
C’est bien le retour de la France dans la norme qui a motivé les décisions du nouveau chef de...