Le Parquet national financier se vante d’avoir rapporté à l’Etat près de 800 millions d’euros l’an dernier. Il veut encore étendre son pouvoir en faisant sauter le verrou de Bercy.
L’action du Parquet national financier (PNF) a rapporté à l’Etat 788 millions d’euros en 2017 en amendes, condamnations et confiscations diverses, dont 552 millions ont déjà été versés dans le budget de l’Etat. Ces chiffres ont été rendus publics à l’occasion de la rentrée solennelle du tribunal de grande instance de Paris le 22 janvier. Un bilan dont Eliane Houlette, installée à ce poste en février 2014 par Christiane Taubira, alors garde des Sceaux, ne se lasse pas de faire la publicité. Et pour vanter ses services, elle compare ces 788 millions d’euros (le double des performances de 2016) au coût estimé du fonctionnement de son parquet, soit 4 millions d’euros. Ce coût englobe la rémunération de 18 magistrats, 11 fonctionnaires, 5 assistants spécialisés, 2 adjoints techniques ainsi que le paiement du loyer et des frais de justice (les frais d’expertise, par exemple).
Des affaires complexes Eliane Houlette se targue aussi d’être plus performante que tous les autres parquets de France réunis puisque, explique-t-elle, «le montant cumulé des peines d’amendes fermes prononcées par l’ensemble des tribunaux correctionnels en France s’élevait, en 2015, à 227, 9 millions d’euros». Créé en décembre 2013, en réaction à l’affaire Cahuzac, le PNF est un parquet spécialisé national compétent en matière de corruption, trafic d’influence, prise illégale d’intérêts, fraude électorale, fraude fiscale, blanchiment, dès lors que les affaires sont «d’une grande complexité» (sinon, elles...