En 1988, Maurice Allais recevait le prix Nobel d’économie. La Fondation qui porte son nom perpétue sa mémoire en venant notamment de décerner pour la quatrième fois son prix de Science économique. Quel est son objectif ?
Maurice Allais souhaitait que son œuvre soit diffusée et il avait évoqué à demi-mot l’idée d’un prix. L’initiative a été prise en 2013 par sa fille, qui a créé la Fondation. Depuis, un prix est décerné tous les deux ans sous l’égide de la Fondation ParisTech. L’objectif est de faire connaître l’œuvre considérable de Maurice Allais, et de récompenser des contributions à l’économie élaborées dans un esprit proche du sien. Les chercheurs doivent pour cela répondre à trois critères : d’abord, fonder leur réflexion sur les faits ; deuxièmement, faire preuve d’une rigueur scientifique indiscutable ; enfin, remettre en question les idées reçues.
En quoi les articles récompensés cette année répondent-ils à ces critères ?
Pour la première fois, nous avons attribué deux prix, car il était difficile de départager deux articles de qualité mais aux sujets très différents. Le premier porte sur un réexamen du «paradoxe d’Allais», la contribution la plus connue de Maurice Allais. Celle-ci a en effet remis en cause la théorie traditionnelle du risque et de la rationalité des choix, en montrant que l’aversion au risque varie selon les informations détenues par les individus, et selon la proximité avec la certitude.
Le paradoxe d’Allais est souvent perçu comme un contre-exemple à la théorie standard. L’auteur de l’étude, Philippe Mongin, démontre que ce...