Dior vient de publier le premier rapport d’audit enrichi issu de la réforme européenne de l’audit. La réforme s’applique aux exercices ouverts à compter du 1er juillet 2016 et va donc concerner la plupart des groupes à la fin de cette année.
La rotation obligatoire des cabinets d’audit a tellement focalisé l’attention qu’elle a fini par faire oublier que la réforme européenne de l’audit, entrée en application le 17 juin dernier, avait opéré d’autres changements importants. Elle a notamment institué un rapport d’audit dit enrichi à l’article 10 du règlement européen. Celui-ci doit contenir, pour les entreprises d’intérêt public (EIP), en plus des exigences actuelles, «une description des risques jugés les plus importants d’anomalies significatives, y compris les risques d’anomalie significative due à une fraude», mais aussi «une synthèse des réponses du contrôleur légal des comptes face à ces risques» et, le cas échéant, «les principales observations relatives à ces risques». Cette nouvelle formule, plus qualitative que les formules standardisées actuelles, est applicable aux exercices ouverts au 1er juillet 2016.
Une réelle avancée
Le tout premier groupe coté en France à remplir les conditions d’application temporelles du texte est Dior.Dans son rapport, publié en mars, l’opinion des commissaires aux comptes occupe désormais quatre pages au lieu d’une.S’ajoutent en effet à l’expression de l’opinion et à la justification des appréciations sur les comptes, qui n’occupent généralement que quelques lignes, un descriptif des points clés de l’audit (en l’espèce, tests de pertes de valeurs des actifs immobilisés, évaluations des stocks et encours, provisions pour risques et charges) assorti d’une explication sur la réponse adoptée par les...