Discrets depuis la crise financière, les actionnaires activistes font à nouveau parler d’eux en Europe, et notamment en France. Face à la mise sous tension du management et aux pressions sur le cours que peut provoquer l’arrivée de cette catégorie d’actionnaires au capital d’entreprises, ces dernières commencent à prendre conscience de la nécessité de mieux se préparer en amont.
Safran a finalement plié face à The Children’s Investment Fund Management (TCI). Dès que le groupe aéronautique a annoncé son intention d’acquérir Zodiac Aerospace, le 19 janvier, il a dû faire face à l’opposition de ce fonds activiste britannique, actionnaire à hauteur d’environ 4 %. Pour celui-ci, la transaction envisagée était trop onéreuse – 29,47 euros par titre, contre une estimation par TCI de… 10 euros – et sa structure – offre publique, suivie d’une fusion –, trop complexe. Après avoir envoyé plusieurs courriers au management, au conseil d’administration ainsi qu’à l’Autorité des marchés financiers, et indiqué qu’il réclamerait le départ du président Ross McInnes lors de l’assemblée générale 2017 du groupe le 15 juin, TCI a partiellement obtenu gain de cause. Mercredi dernier, Safran a en effet révisé son offre à la baisse, à 25 euros par action, et opté pour «une structure simplifiée». Pour l’instant, TCI juge toujours le rapprochement avec Zodiac Aerospace «surpayé» et maintient son opposition au deal. Néanmoins, il a pour la première fois indiqué qu’il était prêt à revoir sa position, à une condition : la mise en place d’un système de rémunération variable exigeant pour les dirigeants des deux groupes, dont le déclenchement soit lié à l’atteinte des objectifs opérationnels prévus et des synergies attendues.
Des bras de fer allant jusqu’aux poursuites judiciaires
En France, Safran n’est actuellement pas la seule société à avoir maille à partir avec un actionnaire activiste. En effet, Euro Disney, que la maison mère...