De plus en plus d’analystes financiers suivent l’activité des secteurs qui les intéressent sur les réseaux sociaux. Si cette nouvelle pratique est favorisée par la propension croissante des entreprises à communiquer sur ce type de supports, c’est aussi grâce aux réseaux sociaux que les analystes peuvent mieux comprendre certains choix d’investissements.
Les réseaux sociaux se sont imposés comme une source d’information à part entière pour les analystes financiers. Selon l’étude «Beyond the screen» réalisée par FTI Consulting, il y a quelques mois, 86 % des 80 analystes financiers sell-side interrogés disent les avoir utilisés en 2019 comme outil d’information dans le cadre de leur travail contre 30 % seulement en 2012. «La consultation des réseaux sociaux est devenue un réflexe pour les analystes financiers, explique Cosme Julien-Madoni, directeur communication stratégique chez FTI Consulting et auteur de l’étude. Elle a pratiquement remplacé la lecture de la presse chaque matin.» Il faut dire que pour la publication de leurs résultats financiers, 90 % des entreprises du CAC 40 relayent désormais ce type d’information via ces nouveaux canaux car la plupart des «influenceurs» y sont justement présents (journalistes, chefs d’entreprise et experts).
Une meilleure compréhension des investissements
Mais si les analystes financiers surveillent attentivement les réseaux sociaux, c’est surtout pour y trouver des informations extra-financières.
Les réseaux Twitter et LinkedIn, pour ne citer que les plus utilisés – 73 % pour LinkedIn et 41 % pour Twitter – sont d’ailleurs considérés comme un moyen privilégié pour s’informer. «Je cherche des informations extra-financières concernant une dizaine de sociétés de moins de deux milliards de capitalisation boursière dans les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile et des médias, confie Léa Saenz de Cabezon, equity research analyst chez Gilbert Dupont. L’utilisation de LinkedIn est primordiale pour moi afin d’obtenir des éléments complémentaires sur les sociétés que je suis, comme par exemple leurs programmes d’innovation ou leurs campagnes de recrutement, qui ne sont généralement pas mentionnés sur les sites internet traditionnels.»