Dans un contexte de concurrence et de sinistralité toujours tendu, les assureurs crédit peinent à renouer avec la croissance. Leur développement dépendra de leur capacité à maîtriser leurs risques, mais aussi à se diversifier.
Le début de l’année 2016 se présente sous de meilleurs auspices sur le front des défaillances d’entreprises, en recul annuel de 10,1 % au premier trimestre. Néanmoins, l’embellie ne profite pas encore aux assureurs crédit. «Au premier trimestre, notre ratio sinistre à primes est passé à 56 % alors qu’il était à 48 % en 2015», constate Yves Poinsot, directeur général d’Atradius. Celui-ci correspond au rapport de la somme des frais de gestion et du coût des sinistres, sur le total des primes encaissées. Cette hausse a été amorcée chez la plupart des assureurs crédit dès l’an passé : chez Coface et Atradius, ce ratio a en effet augmenté de deux points en 2015 par rapport à 2014, passant respectivement à 52,2 % et 48 %.
Cette dégradation est principalement liée à l’environnement international. «Si nous n’avons pas eu à déplorer de sinistres importants en France l’année dernière, la situation se complexifie en revanche dans certaines zones géographiques où la sinistralité augmente, comme par exemple à Hong Kong ou en Arabie saoudite», ajoute Yves Poinsot. Le risque à la grande exportation est d’ailleurs l’une des raisons expliquant le niveau important du ratio sinistre à primes de Credimundi (66 %). Membre du groupe Credendo, cet acteur couvre essentiellement des créances hors de France et en particulier dans les pays émergents.
A cette situation s’ajoute un environnement concurrentiel exacerbé.
«En 2015, certaines de nos primes d’assurance ont baissé de 20 %», illustre Isabelle Piscopo, directrice de la succursale française de Credimundi. Une...