Les déboires de Deutsche Bank ont relancé les inquiétudes sur la santé du secteur bancaire européen. Malgré la hausse des fonds propres et des réserves de liquidité depuis la crise, ainsi que l’instauration d’un cadre de supervision plus transparent, les investisseurs s’interrogent sur la capacité des banques à rester rentables dans un environnement de taux bas et à faire face à leurs nouveaux challenges stratégiques.
Bis repetita. Après la publication d’une perte record de près de 7 milliards d’euros au titre de son exercice 2015, Deutsche Bank avait déclenché en début d’année une vague de défiance sur le secteur bancaire européen, les investisseurs s’inquiétant de la capacité des banques à générer de la rentabilité dans un environnement de taux bas. Ces derniers jours, c’est la perspective d’une forte amende qu’aurait à payer la banque allemande à la justice américaine qui a ravivé les craintes concernant la viabilité du secteur dans son ensemble. S’il a légèrement rebondi la semaine dernière, l’indice Eurostoxx 600 Banks a perdu 6 % durant les trois dernières semaines de septembre, portant ainsi sa chute 25 % depuis le début de l’année ! «Le secteur bancaire européen est dans une situation très fragile», a admis fin septembre Tidjane Thiam, directeur général de Credit Suisse, précisant même qu’il était «actuellement difficile d’y investir».
Pourtant, les tests de résistance menés cet été par l’Autorité bancaire européenne avaient a priori de quoi rassurer. Visant à simuler l’impact d’un choc macroéconomique et financier sur le bilan des 51 principales banques du continent, cet exercice avait en effet débouché sur des résultats globalement satisfaisants, censés illustrer la solidité du système bancaire (voir encadré). De toute évidence, ils n’ont pas suffi à convaincre les investisseurs.
Plus de 1 000 milliards d’euros de prêts non performants en Europe
Plusieurs facteurs alimentent l’inquiétude de ces derniers. Le premier est lié au contenu des...