Après les émissions obligataires, le marché du crédit bancaire est gagné à son tour par la vague verte. Néanmoins, si les «green loans» et les «sustainable loans» suscitent l’intérêt d’un nombre croissant d’emprunteurs, leur démocratisation se heurte encore à des obstacles prudentiels.
Chaque année, la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux gagne du terrain dans la sphère financière. Pour preuve de cette avancée, le marché obligataire mondial des «green» et «social bonds», tous types d’émetteurs confondus, devrait dépasser cette année le seuil record de 250 milliards de dollars de titres en circulation, contre 100 milliards en 2015, selon HSBC et la Climate Bonds Initiative. Une hausse due pour une bonne part aux principaux pays émetteurs que sont les Etats-Unis, la Chine, et la France.
Si ce type d’obligations se démocratise, un mode de financement plus confidentiel se développe, lui, progressivement : celui des prêts bancaires dits «verts» (green) et «durables» (sustainable). Deux typologies de crédits pour deux logiques différentes. Le premier, destiné au financement d’investissements à impact environnemental positif, s’apparente à un prêt bancaire classique. A une différence près toutefois : ses caractéristiques sont en général incitatives (taux d’intérêt minoré, modalités de remboursement flexibles, maturité allongée, etc.). Le second revêt le plus souvent la forme d’une ligne de crédit dont la marge varie à la hausse ou à la baisse en fonction de la notation extra-financière de l’entreprise. Les fonds mis à la disposition de cette dernière peuvent être octroyés au financement d’opérations durables ou simplement courantes.
S’il est difficile d’obtenir des chiffres sur cette niche du fait de son caractère récent, la croissance rapide des...