Souvent perçue comme un coût, la gestion des déchets recèle pourtant un fort potentiel d’économies. En procédant à de simples aménagements ou à une refonte du processus de production, les entreprises peuvent rapidement réaliser un gain de plusieurs centaines de milliers d’euros.
Vingt-deux tonnes ! Telle est la quantité annuelle de colle et de solvant qu’est parvenu à économiser le fabricant de portes d’entrée Bel’m (39,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014). Cherchant à optimiser ses coûts, ce dernier s’était rendu compte, il y a quelques années, que son système d’encollage gaspillait d’importantes quantités de matières, qui se transformaient en déchets inutilisables. Il a alors décidé d’investir dans un nouveau système automatisé, ce qui lui a permis de gagner 75 000 euros par an.
L’exemple de Bel’m n’est pas isolé. «Certains de nos clients qui engendrent des chutes de métaux décident de les revendre, car leur valorisation peut s’élever à plus de 1 000 euros la tonne en fonction des cours, relève Johan Bogren, expert chez Euklead. Il s’agit d’une stratégie efficace, qui mériterait d’être utilisée plus couramment. Mais certaines entreprises n’ont pas toujours conscience de ce gisement lié aux déchets.»
Un tri optimisé des matières premières
Parfois, de simples aménagements dans le processus de collecte des déchets suffisent pour dégager des économies. «Une entreprise de plasturgie, Exsto Thermoplastics, générait des déchets plastiques qu’elle jetait sans distinction, relate Marlène Dresch, experte au service prévention et gestion des déchets de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Afin de pouvoir les revendre, elle a procédé à une répartition par type de plastiques, ce qui lui a permis de récupérer 8 000 euros par an.»Même constat dans une...