Dans le cadre de la publication de leurs résultats semestriels, les entreprises cotées ont comptabilisé d’importantes dépréciations d’actifs. L’ampleur de ces pertes de valeurs, qui portent essentiellement sur les écarts d’acquisitions (goodwill), laissent présager un exercice 2020 record en la matière.
Avec 12,9 milliards d’euros de dépréciations sur les écarts d’acquisition (goodwill) et 2 milliards sur les actifs incorporels au cours du premier semestre 2020, selon une analyse d’EY, le CAC 40 a atteint des niveaux records. Comparativement, fin 2019, les dépréciations du goodwill atteignaient 3,9 milliards d’euros, d’après une étude de Duff &Phelps. Certes, trois quart des montants dépréciés au premier semestre proviennent de deux groupes (Total, 8,1 Md$ et TechnipFMC, 3Mde). Mais habituellement, les résultats financiers semestriels ne font que rarement l’objet de dépréciations d’actifs (sur les sociétés acquises, ou sur les actifs incorporels tels que les brevets et les marques), la mise en œuvre d’un test de dépréciation n’étant obligatoire que lors de l’établissement des comptes annuels. Les mesures de confinement résultant de la crise sanitaire ont toutefois contraint les émetteurs à anticiper le lancement d’un tel exercice. «Les groupes cotés ne doivent mener des tests de dépréciation lors des résultats semestriels que s’ils constatent un indice de perte de valeur interne à l’entreprise (baisse d’activité notamment) ou externe (diminution de la capitalisation boursière par exemple), rappelle Amaury Wernert, managing director chez Duff & Phelps. Cette année, avec la crise sanitaire, tous les voyants étaient là pour qu’une majorité d’entre eux mette en place un test de dépréciation dès le mois de juin.»
Des opérations irrémédiables
A titre d’exemple, au deuxième trimestre 2020, le PIB français a...