L’euro s’établit en ce début d’année à son plus haut niveau depuis début 2018. Jusqu’à présent, cette situation ne se traduit pas par une vague de souscriptions de produits de couverture au sein des entreprises. Un constat qui tient notamment au manque de visibilité sur l’évolution de leurs carnets de commandes.
L’euro ne cesse de prendre de la hauteur face au dollar. Après s’être appréciée de 9 % l’an dernier, la monnaie unique a poursuivi sa dynamique haussière en ce début d’année. En fin de semaine dernière, la parité avoisinait en effet 1,23 dollar pour 1 euro, contre 1,218 le 1er janvier. Elle n’avait plus franchi un tel niveau depuis avril 2018.
Une relance budgétaire d’ampleur
Même si celle-ci s’inscrit dans sa moyenne des dix dernières années (voir encadré), la trajectoire actuelle n’est pas sans susciter d’inquiétudes chez certains groupes exportateurs, qui se voient pénalisés en cas d’affermissement de l’euro. Leurs responsables financiers sont d’autant plus préoccupés que de nombreux économistes anticipent une poursuite de cette tendance, avec un euro atteignant, voire dépassant, 1,25 dollar d’ici la fin de l’année. Deux facteurs tendent, il est vrai, à conforter ce scénario. D’abord, la commercialisation de vaccins contre la Covid-19 fait espérer aux opérateurs de marché un rebond plus rapide de la croissance mondiale. «Dans ce contexte, les investisseurs internationaux qui, en quête de valeurs-refuges ces derniers mois, avaient significativement renforcé leur exposition aux actifs libellés en dollars, ont recommencé à équilibrer leurs portefeuilles, constate Serge Assouline, président-directeur général de Forex Finance. Ces réallocations ont pour effet d’affaiblir le dollar face à plusieurs devises, dont l’euro.» Ensuite, le basculement du Sénat améri...