Même si les défaillances d’entreprises restent contenues, les liquidations judiciaires directes s’inscrivent en hausse sensible depuis quelques semaines, tandis que certaines sociétés recommencent à allonger leurs délais de paiement. Dans ce contexte, les directions financières multiplient les initiatives pour limiter leurs risques d’impayés, ce qui se traduit notamment par un recours accru aux professionnels du poste client ainsi que par le déploiement de nouveaux outils de pilotage.
Après une année 2020 marquée par un nombre de défaillances d’entreprises historiquement bas en France, les premiers nuages commencent à s’amonceler. Depuis quelques semaines, plusieurs signaux d’alerte quant à la santé financière des sociétés non financières sont en effet apparus, en tête desquels l’augmentation des défauts de paiement. « La première quinzaine du mois de mars s’inscrivait dans la même tendance que février (– 48 %), mais la seconde fait ressortir une augmentation impressionnante des défaillances, de 155 % par rapport à la même période en 2020, analyse Thierry Millon, directeur des études chez Altares. La dégradation est encore plus marquée s’agissant des liquidations judiciaires directes (+ 211 %) : leur taux dépasse désormais 77 % des jugements rendus durant le premier trimestre 2021 et atteint même 79 % en mars, ce qui illustre la très grande fragilité de nombreuses structures. »
Des délais de paiement toujours élevés
Alors qu’environ 20 000 entreprises auraient échappé au dépôt de bilan l’année dernière grâce notamment aux aides publiques (prêts garantis par l’Etat, report de charges, prise en charge du chômage partiel, etc.), l’échéance pourrait n’avoir été que différée de quelques mois pour un grand nombre d’entre elles, « même si le pic de défaillances en termes de volume est plutôt attendu en 2022 », précise Thierry Millon. Si un relatif optimisme demeure pour 2021, c’est avant tout parce que les créanciers, en particulier les Urssaf et la Direction générale des finances publiques, se...