Afin de limiter les effets d’une remontée probable des taux sur leur coût de financement, de nombreuses entreprises cherchent à sécuriser les coupons de leurs levées de fonds futures en recourant à diverses stratégies. En parallèle, les réflexions se multiplient sur l’opportunité de convertir à taux fixe, ou non, la partie variable de la dette existante.
Premier émetteur français de l’année, Autoroutes du sud de la France (Vinci) a émis le 5 janvier sur une maturité de dix ans, avec un coupon de 1,25 %. En mai dernier, la société avait déjà emprunté sur cette durée. Mais, à l’époque, la rémunération versée n’avait atteint que 1 %. Même si l’augmentation est relativement limitée, elle s’inscrit, pour de nombreux responsables financiers d’entreprises, dans une tendance de fond. «Après être parvenus depuis deux ans à se financer quasiment gratuitement, voire en territoire négatif, les grands groupes doivent désormais se faire à l’idée que de tels niveaux de rémunération sont désormais probablement derrière eux», constate l’un d’eux. Pour autant, cette perspective ne les inquiète pas outre mesure. «Il faut garder à l’esprit que les taux ont touché l’an passé leurs points bas historiques, insiste Hervé Labbé, président de la commission financements-Bâle 3 de l’Association française des trésoriers d’entreprise. Bien qu’en voie de renchérissement, les conditions d’emprunt resteront attractives.» En effet, les spécialistes en taux n’anticipent pour les sociétés non financières qu’une augmentation moyenne de leur coût de financement de l’ordre de 20 à 30 points de base en 2017.
Des émissions futures pré-couvertes
Cette situation n’empêche toutefois pas certains groupes de s’interroger sur leur stratégie de financement. «Aussi limitée soit-elle, une augmentation de notre coût de financement n’est pas neutre au regard des montants que nous empruntons, de plusieurs...