Faute de pouvoir financer directement leurs filiales dans les pays émergents, les entreprises françaises profitent de l’ouverture de leurs marchés financiers. Une démarche qui nécessite une forte implication de la direction financière du siège, car l’environnement local est souvent complexe et le coût du financement élevé.
Obtenir des crédits en Zambie et au Nigeria, lever des obligations en Afrique du Sud, se financer auprès de la Banque de développement du Brésil… c’est maintenant possible pour les entreprises françaises ! Les directeurs financiers font ainsi de plus en plus appel aux acteurs financiers des pays émergents pour accompagner le développement de leur groupe à l’étranger. Une tendance qui s’explique pour deux raisons. La croissance économique de ces marchés s’accompagne d’abord d’une montée en puissance de leur système financier, qui peut offrir davantage de services aux entreprises. Une évolution appréciable pour ces dernières, qui ne peuvent pas encore appliquer à ces pays leur politique de centralisation du cash et des financements déployés au sein des pays matures. «Si nous recourons au financement centralisé aussi souvent que possible, les financements locaux dans les pays émergents sont souvent plus adaptés aux contraintes du marché», souligne ainsi Séverine Martin, directrice du département trésorerie et financement de JCDecaux (plus de 2,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires). Dans beaucoup de pays émergents, ils constituent d’abord le seul moyen de se couvrir contre le risque de change sur la monnaie concernée. «Au Pérou ou au Chili, par exemple, il n’existe tout simplement pas de produit de couverture de change, explique Sophie Stabile, directrice générale finances d’Accor (plus de 5,6 milliards d’euros de c...