Que ce soit sous un format «bond» (obligataire) ou «loan» (prêt), les emprunts responsables suscitent un engouement croissant chez les émetteurs. A tel point que certains spécialistes sont convaincus que ces financements s’imposeront dans les années à venir comme un standard de marché.
Engie, Danone, Paprec, Gecina, Groupe Bel… Depuis début janvier, ces émetteurs français ont tous levé des financements à dimension durable, entretenant ainsi une tendance initiée il y a près de cinq ans. La conjoncture demeure il est vrai particulièrement favorable. En effet, le poids croissant des enjeux de RSE dans la stratégie de développement des entreprises se traduit chez eux par la mise en œuvre d’un nombre croissant de projets «responsables», qu’il convient de financer. En parallèle, l’intérêt des investisseurs, tant du côté des banques que des gérants et institutionnels, ne cesse lui aussi de se renforcer, les évolutions réglementaires aidant. De quoi les amener à faire preuve d’innovation et d’adaptation pour tenter d’élargir la base d’emprunteurs.
La palette obligataire s’élargit
Connu des émetteurs depuis plusieurs années, le marché des obligations vertes («green bonds») suscite toujours un réel engouement. Au cours du premier semestre 2018, Engie a ainsi émis les premiers titres hybrides «green» en euro de la part d’un corporate, tandis que Paprec revenait sur le compartiment high yield pour une nouvelle émission de green bond classique. Alors que le segment obligataire traditionnel a enregistré depuis fin janvier des pics de volatilité aboutissant au retrait de quelques opérations, son comparable «vert» a quant à lui fait preuve de davantage de stabilité. Un constat lié au fait que le rapport de force reste largement en faveur des émetteurs. «En raison des liquidités importantes que les gérants...