Après quinze années de baisse quasi continue, les primes des contrats d’assurance avaient commencé à repartir à la hausse l’an dernier. Avec la crise sanitaire, l’inflation s’accélère. Une tendance d’autant plus problématique pour les entreprises que les assureurs revoient à la baisse les risques couverts.
Rares seront les entreprises à bénéficier de baisse de tarifs sur leurs contrats d’assurance en 2021. Alors qu’environ 70 % de ces contrats devront être renouvelés au 1er janvier prochain, les courtiers observent des hausses de primes importantes sur la quasi-totalité des catégories de contrats, et ce pour la majeure partie des sociétés. Cette tendance tranche avec celle observée ces dernières années. «Après une hausse des primes jusqu’en 2005 suite à l’attentat du World Trade Center, les primes des contrats d’assurance ont baissé de façon quasi continue pendant 15 ans (plus grande concurrence entre compagnies et réduction de la sinistralité des entreprises), rappelle Benoît de Fontenay, associé chez Euklead. Tous les deux ou trois ans, les entreprises qui renégociaient leurs contrats pouvaient ainsi bénéficier de baisse de prix de 5 à 10 % environ. Or depuis un ou deux ans, les assureurs constatent une hausse de la sinistralité. Leur ratio technique, comparant les prestations qu’ils ont dû verser à la suite de sinistres aux primes encaissées, est de ce fait devenu déséquilibré, d’autant plus qu’ils ne peuvent plus faire fructifier leurs provisions sur les marchés financiers raison des taux d’intérêt faibles voire négatifs.»
La crise sanitaire n’a fait qu’amplifier le mouvement. «Plusieurs assureurs doivent indemniser les pertes d’exploitation subies par des entreprises qui bénéficiaient de contrats pas assez clairs et couvrant de façon non désirée par l’assureur les pertes...