Plusieurs groupes français ont récemment été rachetés par des sociétés américaines. Alors que d’autres opérations de ce type sont en cours de négociation, leur dénouement pourrait être favorisé par le mouvement d’appréciation du dollar face à la monnaie unique.
Les entreprises françaises jouissent depuis quelques mois d’une cote élevée auprès de leurs concurrentes américaines. Si les rachats d’Alstom (branche énergie) par General Electric, de Norbert Dentressangle par XPO Logistics ou encore de Faiveley Transport par Wabtec ont récemment focalisé l’attention, le mouvement est en réalité plus marqué. Entre janvier et début septembre, 78 sociétés hexagonales ont en effet été acquises par des groupes américainsselon Thomson Reuters (contre 48 transactions dans l’autre sens), soit le nombre le plus important depuis 2007 sur une période comparable (voir tableau). Une tendance qui pourrait ne pas s’arrêter de sitôt. «Nous assistons actuellement à un net regain d’intérêt de la part d’investisseurs anglo-saxons pour des cibles françaises, confirme Erwan Heurtel, avocat chez Mayer Brown. Nous avons d’ailleurs des discussions très avancées avec certains d’entre eux, parmi lesquels figurent de nombreux groupes industriels.» Un tel constat est partagé par plusieurs banquiers d’affaires.
Une conjonction de facteurs favorables
Cette dynamique s’expliquerait en partie par la baisse de l’euro face au dollar, initiée mi-2014.«Certes, l’élément déclencheur d’une opération de croissance externe réside avant tout dans l’intérêt stratégique qu’elle présente pour l’acquéreur et les bénéfices, en particulier industriels et commerciaux, qu’il en attend, rappelle Alexandre Courbon, responsable fusions & acquisitions France chez Société Générale CIB. Pour autant, dans le contexte actuel, sans être...