Après un léger infléchissement l’an dernier, le montant total des honoraires versés par les sociétés du CAC 40 à leurs auditeurs repart à la hausse sur l’exercice 2014. Un rebond jugé par les intéressés en trompe-l’œil.
La menace de la responsabilité
L’autre grand sujet d’actualité est la simplification des annexes (voir interview). Sur le modèle de Valeo, qui est l’un des premiers groupes en France à avoir repensé ses annexes pour les rendre plus lisibles (mais sans rien ôter), l’AMF encourage les groupes à faire de même. La démarche a reçu le soutien de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes. «L’inflation d’information n’est plus tenable, on est à ce point submergé par les détails que les rapports deviennent illisibles. En tant qu’auditeurs, nous ne pouvons qu’être en faveur de cette évolution et c’est important que le régulateur donne l’impulsion», confirme Hervé Hélias. Sauf que l’un des freins à cette évolution réclamée en chœur par les entreprises, les analystes, les auditeurs et même les régulateurs, c’est le risque en termes de responsabilité.
Tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut faire mieux, mais personne n’ose. Même Valeo déclare avoir simplifié ses annexes, mais sans rien ôter. «Bien sûr qu’il faut se concentrer sur l’information pertinente. Quel intérêt pour nous de certifier des informations que personne ne lit ?interroge Jean-Pierre Letartre. Simplement cette question nous ramène au problème de la responsabilité. Est-il normal qu’elle soit illimitée et qu’elle relève, qui plus est, en France, essentiellement de la justice pénale, avec son poids d’atteinte à l’image et une durée moyenne des procédures extrêmement longue ? »
Après quatre ans de mobilisation sur la réforme de l’audit pour...