Après une levée de près de 50 millions d’euros en septembre dernier, Abivax vient de boucler une nouvelle augmentation de capital de 130 millions d’euros destinée à financer la dernière phase de développement de son candidat-médicament. Les titres ont été vendus sans décote par rapport au prix de marché, une performance extrêmement rare.
Tous les voyants sont au vert pour la biotech française Abivax, spécialisée dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques. Forte de « résultats convaincants » obtenus jusqu’à présent dans les études relatives à sa molécule destinée à lutter contre la rectocolite hémorragique (inflammation chronique de la muqueuse intestinale), la société avait annoncé son intention, l’été dernier, de « mener à bien rapidement » son programme clinique de phase 3. « Cela signifie que nous entrons dans la dernière ligne droite de développement de notre candidat-médicament », explique Didier Blondel, directeur administratif et financier d’Abivax. Coût estimé de cette phase 3 : entre 250 et 300 millions d’euros.
Des émissions avec une faible décote
Afin de la financer, la biotech cotée a commencé par lever, début septembre 2022, près de 50 millions d’euros dans le cadre d’une augmentation de capital auprès d’investisseurs de référence du secteur (TCGX, Venrock Healthcare Capital Partners, Deep Track Capital, Sofinnova Partners, Invus et Truffle Capital). A cette occasion, Abivax avait approché d’autres fonds qui, bien qu’intéressés par son profil, n’avaient pas pu souscrire pour des raisons de délai à cette opération. De quoi convaincre l’entreprise d’engager une autre levée, en dépit d’un environnement général difficile pour les biotechs depuis près d’un an. « Devenus très sélectifs, les investisseurs tendent aujourd’hui à privilégier les dossiers d’émetteurs en phase avancée d’une part, et dans les domaines thérapeutiques pour lesquels le besoin médical et le potentiel commercial sont jugés intéressants d’autre part, signale Didier Blondel. Or les maladies inflammatoires chroniques en font justement partie. »