Economistes et opérateurs de marché font actuellement face à un afflux de questions sur l’élection présidentielle française de la part d’investisseurs anglo-saxons et asiatiques, inquiets du poids élevé du Front National dans les sondages. Après l’Etat, les entreprises pourraient voir leur coût de financement se renchérir dans les prochaines semaines.
Après le «risque Brexit» et le «risque Trump» en 2016, c’est désormais le «risque Le Pen» qui agite les investisseurs. A dix semaines du premier tour de l’élection présidentielle, qui se tiendra le 23 avril, la tension est en effet palpable sur les marchés. «Nous avons rarement constaté un intérêt aussi prononcé des investisseurs internationaux pour ce scrutin», témoigne Gilles Moëc, chef économiste chez Bank of America Merrill Lynch. Qu’il s’agisse d’économistes ou d’opérateurs de marché, tous se disent actuellement assaillis de questions sur ce sujet. «Dans les discussions que nous avons avec nos clients investisseurs, la présidentielle française occupe une place centrale», confirme Vincent Chaigneau, co-responsable recherche fixed income chez Société Générale CIB. Cette situation s’explique par le poids élevé dans les sondages du Front National, donné en tête du premier tour. Il faut dire que le parti d’extrême droite n’a cessé de réitérer son intention de faire sortir la France de la zone euro («Frexit»), conduisant ainsi les détenteurs de dette émise par des émetteurs hexagonaux à s’interroger sur le niveau de risque que leur font porter leurs créances…
Le Brexit et Donald Trump dans les esprits
Fin 2016 déjà, dans la foulée de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, certains investisseurs étrangers, anglo-saxons et asiatiques principalement, avaient manifesté des signes d’inquiétude. A l’époque, certains opérateurs de marché avaient même commencé à évoquer la perspective de voir les...