Le groupe Altice a dévissé de près de 50 % en Bourse au cours de la première quinzaine de novembre. De tels effondrements se sont-ils déjà produits ?
Les small et mid caps sont généralement plus coutumières de ces chutes que les grands groupes. La chute d’Altice, amorcée cet été mais amplifiée après l’émission d’un profit warning pour le troisième trimestre, évoque celui d’Eutelsat en mai 2016 ou, en janvier dernier, de Pearson. Les titres de l’opérateur de satellites français et de l’éditeur anglais avaient alors chuté respectivement de 32 % et 30 % en quelques jours, conséquence d’une révision à la baisse de leurs anticipations de chiffre d’affaires ou de bénéfices sur l’exercice. Les situations bilancielles et les business models de ces trois entreprises ne sont certes pas comparables, mais leurs déconvenues sur les marchés mettent en lumière un phénomène qui monte en puissance : les investisseurs sanctionnent de plus en plus durement, voire excessivement, des résultats décevant leurs anticipations.
Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Ces dernières années, la crise économique touchant un grand nombre d’entreprises, les performances à la fois financières et boursières des comparables d’un même secteur ont eu tendance à évoluer uniformément, soit à la baisse, soit, de manière moins fréquente, à la hausse. Avec le retour de la croissance, les écarts de performance entre secteurs sont réapparus et se sont même accentués significativement. Pour les investisseurs, les valeurs les plus appréciées par le marché sont alors redevenues les seules références à suivre, d’où leur moindre appétence pour des valeurs malmenées.
En outre, en période actuelle de reprise...