Même si le risque d’un Brexit les préoccupe, beaucoup de gérants d’actifs jugent qu’il n’est pas nécessaire de réduire leur exposition déjà faible sur le marché britannique. D’autres souhaitent même profiter encore de sa bonne tenue.
Le Royaume-Uni sortira-t-il de l’Union européenne ? Les pronostics vont bon train depuis que le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé le 20 février dernier la tenue du référendum le 23 juin prochain. «Lorsque nous avons effectué l’an dernier notre scénario macroéconomique pour 2016, nous pensions que le sujet du Brexit ne serait posé qu’en 2017 et non pas dès cette année», reconnaît Nadège Dufossé, responsable de l’allocation d’actifs chez Candriam. Si les gérants restent plutôt confiants quant à l’issue de la consultation, ils reconnaissent qu’elle n’en reste pas moins très incertaine. «Le Brexit ne figure pas dans notre scénario central, mais il constitue un de nos sujets majeurs de préoccupation», souligne Romain Boscher, responsable mondial actions chez Amundi.
Un risque à surveiller
Les gérants ont donc dû prendre en considération ce nouveau risque pour les marchés. Il est vrai que les actions britanniques représentent aujourd’hui près de 40 % des indices boursiers européens, tandis que le Royaume-Uni est la première Place en matière de capitalisation boursière en Europe. Pour autant, les gérants français préfèrent actuellement jouer la zone euro et éviter le risque de devise. La plupart des gestionnaires y sont donc finalement peu exposés. «Sur les 100 milliards d’euros que nous détenons en actions, seulement 5 milliards d’euros concernent des valeurs britanniques, témoigne Romain Boscher. De plus, nous couvrons dans certains cas nos positions contre le risque de change, puisque...