La Compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC) de Paris, en partenariat avec l’Ordre des experts-comptables Paris Ile-de-France, a créé en 2018 le «Lab 50». De quoi s’agit-il ?
Le Lab 50 est un observatoire de l’innovation et particulièrement de l’intelligence artificielle créé en 2018. Sa mission est de devenir la référence en matière de recherche sur l’avenir de la profession de commissaire aux comptes. Il a pour objectif de faire le point sur les avancées existantes en matière d’outils technologiques pour la profession, de s’interroger sur les opportunités que ces solutions représentent et de s’organiser pour les intégrer dans nos méthodologies de travail. En outre, depuis cette année, nous proposons également des formations aux commissaires aux comptes sur ces sujets.
Où en sont les cabinets de commissaires aux comptes dans l’intégration d’outils d’intelligence artificielle ?
Pour l’instant, nous n’en sommes pas encore au stade de l’intelligence artificielle. Il s’agit déjà de renforcer les investissements en nouvelles technologies. En effet, les avancées dans ce domaine sont encore très limitées au sein des cabinets d’audit. Selon une enquête sur l’utilisation de l’intelligence artificielle par les experts-comptables réalisée en 2018 par Stéphane Grandvaux (KPMG), 24 % des cabinets comptables et d’audit y ont recours et 7 % n’y sont pas favorables. Ces nouvelles technologies n’ont pas encore fondamentalement changé notre approche d’audit. Les plus grands cabinets ont commencé à investir dans ces outils, mais la plupart des autres n’ont pas les moyens de les acquérir, les coûts pouvant être très significatifs. Les cabinets d’audit ont surtout investi dans des outils de data visualisation, qui sont plus abordables et permettent aux auditeurs de présenter une analyse plus fine de la santé financière et des zones de risques de leurs clients.