La révolution est discrète mais profonde. En autorisant les experts-comptables à réaliser des missions de conseil indépendamment de toute mission comptable, alors que jusqu’ici le conseil devait être rattaché à une prestation comptable, la loi Macron leur a donné le feu vert qui leur manquait pour accélérer le développement de cette partie de leur activité. Le classement du magazine La Profession comptable 2017 confirme le développement de ces missions (juridique, organisation, management, etc.). Réalisée par des experts-comptables depuis 1985, cette étude annuelle analyse les 259 cabinets français dont le chiffre d’affaires est supérieur à 3 millions d’euros (sur un total de 15 000 structures). En 2017, les dix premiers réseaux en termes de chiffre d’affaires (incluant les Big Four) pèsent 6,5 milliards d’euros, dont 4,4 milliards sont issus des activités réglementées (audit et expertise comptable) et 2,1 milliards du conseil.

«Les missions de conseil correspondent aux attentes des entreprises, quelle que soit leur taille. La complexité du monde des affaires et la dureté des concurrences, la volatilité de la législation fiscale, sociale et juridique, l’arrivée des nouvelles technologies et la transition numérique sont autant de paramètres qui conduisent les chefs d’entreprise à solliciter un accompagnement de la part de “sachants”», explique Stéphane Raynaud, expert-comptable et directeur de la revue. Pour ces professionnels, le développement vers le conseil est vital en raison des progrès technologiques qui ont banalisé leur mission et les poussent à investir de nouveaux territoires leur permettant de proposer de la valeur ajoutée à leurs clients.