En dépit des effets du confinement sur l’activité économique, le nombre de défaillances d’entreprise reste pour l’instant orienté à la baisse. Mais cette situation, qui s’explique en grande partie par les dispositifs d’aides publics, ne durera pas. Anticipant une envolée des défauts à partir du quatrième trimestre, les spécialistes du restructuring ont commencé à renforcer leurs équipes pour répondre à un maximum de sollicitations.
Le chiffre a de quoi surprendre. Alors que la croissance française va enregistrer un plongeon historique lors du premier semestre, avec un PIB attendu par l’Insee en chute de 17 % durant le deuxième trimestre en rythme annuel après un recul de 5,3 % au cours des trois premiers mois de l’année, le nombre de défaillances d’entreprises reste quant à lui orienté à la baisse. Selon Coface, celui-ci s’est en effet inscrit en avril en diminution de… 72 % sur un an ! «Entre le début du confinement et la fin du mois d’avril, moins de 1 500 entreprises ont ainsi initié une procédure de défaillance, contre près de 6 500 à la même période l’an dernier», souligne l’assureur-crédit dans une étude récente. L’embellie devrait malheureusement n’être que temporaire, Coface n’hésitant d’ailleurs pas à parler d’«effondrement» des défaillances «en trompe-l’œil» lorsqu’il s’agit de commenter la tendance du début d’année.
Le mercato déjà lancé
Les spécialistes du restructuring dans leur ensemble sont aussi de cet avis. «Les différents dispositifs d’aides mis en place par l’Etat, en particulier la prise en charge intégrale du chômage partiel et les Prêts garantis par l’Etat (PGE), ont offert une bouffée d’oxygène à des centaines de milliers d’entreprises, observe Noam Ankri, associé chez Ashurst. Si la démarche des pouvoirs publics est à saluer, il faut toutefois reconnaître qu’une certaine proportion des bénéficiaires se trouvait déjà dans une situation financière fragile avant la crise et aurait dû, à ce titre, être...