Portant sur des montants significatifs et des maturités longues, les financements des projets développés par les entreprises du secteur des énergies renouvelables sont complexes à structurer. L’attrait croissant des banques et des investisseurs pour cette classe d’actifs permet toutefois à la plupart d’entre elles de collecter les fonds recherchés, d’autant que de nouvelles sources de financement émergent.
Energie éolienne ou solaire, méthanisation, bioénergie… Depuis près de quatre ans, la production électrique générée par ces énergies renouvelables (EnR) a presque doublé en France. Or, dans le même temps, les financements à destination de ce secteur se sont maintenus à un niveau globalement inchangé. «Depuis trois ans, les encours de financements dédiés au secteur des EnR sont stables, de l’ordre de 300 milliards de dollars annuels dans le monde», indique Jérôme Deflesselles, responsable Europe énergies renouvelables chez Société Générale. Un constat qui ne reflète toutefois pas une pénurie de cash disponible, alors que le nombre de projets dans ce domaine n’a cessé d’augmenter.«Compte tenu de la baisse significative du coût des équipements, cela traduit une hausse importante du nombre de mégawatts (MW) renouvelables installés (195 GW en 2017), poursuit Jérôme Deflesselles. La France s’inscrit dans cette tendance : par exemple, près de 1 700 MW d’éolien ont été installés en 2017, soit une hausse de 8 % par rapport à 2016.»
Un environnement porteur
La tendance devrait aller en s’accélérant, notamment du fait de la législation. En Europe, les groupes énergétiques doivent en effet remplir des objectifs précis en matière de production d’énergies renouvelables. Le troisième «paquet énergie climat» adopté en 2008 fixe notamment l’objectif d’augmenter à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie de l’Union en 2020. La France a quant à elle visé 23 %. Or la marge de...