Alors qu’Orange prévoit de lancer début 2017 sa propre banque, d’autres opérateurs télécoms envisageraient de s’engager dans une démarche identique en Europe. De nature à fragiliser la rentabilité des établissements bancaires traditionnels, l’émergence de cette concurrence tend à conforter ces derniers dans la nécessité de faire évoluer leur modèle, de plus en plus affecté par l’avènement du digital.
En franchissant la porte de son opérateur télécom, il sera bientôt possible de modifier son forfait téléphonique, de changer de smartphone, mais aussi d’ouvrir… un compte bancaire, tout en souscrivant un crédit à la consommation ! Après avoir lancé, en octobre 2015, une offre de paiement mobile sans contact en France, le groupe Orange est en effet passé à l’étape supérieure en officialisant, le mois dernier, son projet de création d’une banque. Selon les spécialistes du secteur télécom, il s’agit d’une première en Europe. En cours de négociations exclusives avec Groupama, l’opérateur envisage de reprendre 65 % du capital de Groupama Banque en vue de déployer Orange Banque en France, début 2017. Destinée ensuite à s’implanter dans d’autres pays européens, cette structure est censée couvrir les activités traditionnelles et quotidiennes d’un établissement bancaire à destination des particuliers, comme par exemple la tenue de comptes, l’offre de crédit et de contrats d’assurance ainsi que celle de solutions d’épargne.
Un concurrent sérieux pour les banques
Fruit d’une réflexion engagée il y a de nombreux mois visant à diversifier les revenus du groupe, l’initiative d’Orange serait l’arbre qui cache la forêt. «Nous accompagnons dans différents pays plusieurs groupes de télécoms depuis près de trois ans dans leur approche des services financiers, témoigne Pierre Pilorge, associé en charge des offres clients pour les services financiers en Europe chez EY. Dans ce contexte, d’autres annonces de ce type pourraient...