Après avoir dénoncé l’action de la BCE, Donald Trump a accusé la Chine de manipuler sa monnaie en dépréciant le renminbi face au dollar. Même si les spécialistes n’y voient pas encore les prémices d’une guerre des changes, les trésoriers doivent néanmoins composer en cette rentrée avec un rebond de la volatilité. Plus que sur l’évolution du renminbi et de la livre sterling, leur attention reste principalement focalisée sur la parité euro-dollar.
Après le retour de la guerre commerciale, celui de la guerre des changes ? Courant août, la Banque nationale helvétique est intervenue à plusieurs reprises sur les marchés financiers pour affaiblir le franc suisse face à l’euro à des fins compétitives (voir encadré). Mais c’est surtout la dépréciation du yuan qui a fait resurgir cette thématique sur le devant de la scène. Après que Donald Trump a annoncé début août un énième relèvement des tarifs douaniers sur les produits chinois importés aux Etats-Unis, celui-ci s’est nettement déprécié, passant de 6,87 renminbis pour 1 dollar fin juillet à plus de 7,1 renminbis un mois plus tard.
«En l’espace de trois mois, la baisse du CNY a atteint près de 7 %, ce qui représente un recul assez violent sur une période aussi courte, observe Bruno Laurier, responsable de la vente de dérivés de change pour les entreprises chez Société Générale CIB. En 2018, nous avions certes déjà vu le renminbi s’affaiblir d’environ 10 %, mais le mouvement avait été graduel et s’était prolongé sur neuf mois.» Y voyant un lien de cause à effet avec le relèvement des taxes commerciales, le président américain a immédiatement accusé la Chine d’avoir manipulé sa monnaie.
S’il ne fait aucun doute pour les professionnels des marchés des changes que cette dévaluation résulte en partie d’une intervention de la People’s Bank of China visant à atténuer les effets de la guerre commerciale sur la croissance du pays, celle-ci n’explique toutefois pas tout. «Dans la mesure...