Pour un même émetteur obligataire, le coupon obtenu dans le cadre d’un financement ESG a tendance, depuis plusieurs mois, à être légèrement inférieur à celui d’un placement d’obligations conventionnelles. Un différentiel qui est appelé à perdurer.
«La conscience d’avoir bien agi est une récompense en soi », déclarait Sénèque. Mais si l’adoption d’une démarche vertueuse s’accompagne en plus d’un avantage financier, les intéressés ne s’en plaindront pas ! Du moins pas les entreprises émettrices d’obligations vertes, durables ou sociales. « Sur le marché obligataire public en euro, les émissions corporate à dimension ESG réalisées au cours du second semestre 2020 ont affiché une prime de nouvelle émission moyenne négative de – 3 points de base, soit 5 points de base de moins que celle des émissions d’obligations conventionnelles, observe Xavier Beurtheret, responsable corporate DCM origination pour la France et le Benelux chez Crédit Agricole CIB. Outre le poids croissant et historique des placements ESG dans l’activité obligataire globale (voir graphique), c’est un des développements majeurs de l’an dernier : toute chose égale par ailleurs, une entreprise qui optait pour un instrument ESG bénéficiait d’une minoration non négligeable de son coût de financement. »
Un phénomène de rareté
Ce constat est également partagé par les émetteurs, de même que par des gérants. « Fin 2020, nous avons interrogé une quarantaine d’investisseurs internationaux sur leur stratégie d’achat de titres revêtant une dimension ESG, explique Félix Orsini, responsable mondial des marchés de capitaux de dette chez Société Générale CIB. Leur réponse était sans équivoque : ils se disaient prêts à payer plus cher pour détenir des obligations de cette nature. »
Dans les...