Face à des investisseurs de plus en plus sensibles aux enjeux de développement durable, les agences de notation ont fait évoluer, ces dernières années, leurs analyses de la qualité de crédit des entreprises pour que celles-ci tiennent compte des facteurs environnementaux, sociétaux et de gouvernance (ESG). Une démarche qui a déjà donné lieu à de nombreuses «actions de notation» concrètes.
Encore anecdotique il y a dix ans, l’intégration des facteurs environnementaux, sociétaux et de gouvernance (ESG) dans les stratégies d’allocation des investisseurs institutionnels, privés et des asset managers est aujourd’hui en voie de démocratisation. Dans un tel contexte, et pour répondre aux exigences de repères croissantes des investisseurs, les agences de notation ont entrepris ces deux à trois dernières années d’affiner ou d’enrichir leurs méthodologies d’évaluation du risque de crédit des entreprises non financières (comme de l’ensemble de leur périmètre de notation, d’ailleurs).
«Cela afin que les cadres analytiques en question tiennent compte le plus efficacement possible des impacts tangibles des facteurs ESG – leur “matérialité” – sur la capacité des entreprises à honorer leurs dettes», indique Yasmina Serghini, managing director chez Moody’s Investors Service. Un chantier de longue haleine puisque ces révisions méthodologiques ont été généralement soumises au marché pour avis via des consultations préalables.
Les trois leaders mondiaux du marché de la notation de crédit corporate que sont S&P Global Ratings, Moody’s Investors Service et Fitch Ratings ont entamé ces travaux par la création de «taxonomies» ou «classifications» de facteurs ESG, inexistantes jusqu’alors. «Il était essentiel que les participants de marchés, investisseurs comme émetteurs, bénéficient d’un référentiel commun et que nous puissions leur signifier très concrètement ce qui pouvait entrer...