Si la perspective d’une première baisse des taux en juin se confirme, en Europe, le scénario qui se dessine pour le second semestre est plus incertain. La Fed assouplirait sa politique plus tard que prévu, en raison d’une hausse des prix persistante aux Etats-Unis, ce qui inciterait la BCE à la prudence.
Sur le front des taux d’intérêt, tout se passe comme prévu… pour l’instant. A l’issue du Conseil des gouverneurs, le 11 avril, la BCE a décidé, comme anticipé par le marché, de maintenir ses taux directeurs à leur niveau fixé en septembre, soit 4 % pour le taux de dépôt, 4,5 % pour le taux de refinancement et 4,75 % pour celui de la facilité de prêt marginal. Et la présidente de la BCE n’a pas écarté la perspective d’une première baisse des taux en juin, presque annoncée depuis un mois. Dès le lendemain de la précédente réunion des gouverneurs de la BCE, le 8 mars, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, déclarait « probable » une baisse des taux à la fin du printemps, qui court jusqu’au 21 juin, précisait-il. Comme les autres gouverneurs « dovish », François Villeroy de Galhau peut s’appuyer sur des indicateurs économiques favorables à un assouplissement de la politique monétaire, dont, au premier chef, une inflation revenue à 2,4 % en mars pour la zone euro, dans un contexte de stagnation économique. Certes, les prix des services sont en hausse de 4 %. « Mais nous n’avons pas besoin d’attendre que tous les prix reviennent sur un rythme de hausse annuelle de 2 % pour baisser les taux », a souligné Christine Lagarde devant la presse, donnant ainsi une indication favorable, appréciée par le marché, qui y a vu la confirmation d’un premier mouvement de baisse en juin.
Voilà pourquoi les stratèges de marché n’ont aucun doute sur la décision qui sera...