Entretien avec David Serrero, directeur d’investissement, CDC Tech Premium. Il est possible de relancer le mouvement d’introductions en Bourse pour les entreprises françaises de la tech, à condition qu’elles soient de taille suffisante, proches de la rentabilité et que les investisseurs jouent le jeu…
Alors que les introductions en Bourse se raréfient, vous défendez au contraire ce modèle de financement, avec la création d’un fonds dédié aux IPO dans la tech, CDC Tech Premium. Quel est votre objectif ?
Avec notre fonds géré par CDC Croissance dédié aux introductions en Bourse dans la tech, doté aujourd’hui de 350 millions d’euros et l’ambition d’atteindre un milliard d’euros à terme, nous voulons contribuer à la relance des IPO sur Euronext Paris, car nous pensons que la cotation est un levier de développement important pour une entreprise. C’est un gage d’indépendance et d’accès à la liquidité pour l’ensemble des actionnaires. L’introduction récente de l’éditeur de logiciels Planisware est un bon exemple d’opération réussie. L’IPO avait été programmée le 10 octobre, mais les événements au Proche-Orient ont conduit à un report. Celui-ci a été mis à profit pour consolider l’opération, avec quatre investisseurs « cornerstone », qui jouent un rôle d’ancrage, alors que nous étions les seuls à vouloir assumer ce rôle il y a six mois. Comme chacun des trois autres « cornerstone », nous avons investi 25 millions d’euros, soit 9 % du flottant chacun (soit 2,2 % du capital), ce qui a contribué à sécuriser l’IPO. En vertu d’un règlement récent de l’AMF, Planisware a pu s’abstenir d’un appel public à l’épargne, ce qui a permis en outre d’accélérer le process.
La réussite de cette IPO tient aux caractéristiques de l’entreprise, avec une valeur de marché dépassant le milliard d’euros, une croissance à deux chiffres très rentable et une valorisation raisonnable.