Afin de refinancer le prêt bancaire mis en place en 2011 pour la construction de la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique, la société concessionnaire Lisea a opté pour un montage combinant prêt bancaire et un financement obligataire de projet assorti d’un label «green». Un schéma innovant qui permet notamment à l’entreprise de réduire substantiellement le coût de sa dette.
Les financements d’infrastructures se mettent au vert. Début janvier, la société concessionnaire de la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique Lisea, détenue notamment par Vinci (voir graphique), a en effet émis des obligations («project bond») assorties d’un label «green». Une première dans ce secteur en France ! Cette émission inédite se distingue d’autant plus qu’elle s’inscrit dans une opération d’envergure : le refinancement de la construction de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux, laquelle avait nécessité en 2011 de mettre sur les rails un financement total de 7,8 milliards d’euros.
Une structure de financement rigide
Sur cette enveloppe, 3,8 milliards étaient à la charge de Lisea (voir tableau), dont près de 1,7 milliard ont été octroyés par un pool de neuf banques au travers de crédits commerciaux. Or, ces lignes de prêt affichaient des conditions peu favorables à l’entreprise. «Celles-ci avaient été souscrites peu de temps après la crise, à une période où l’accès à la liquidité bancaire restait très compliqué, rappelle Christophe Vanhove, directeur général de Lisea. Outre une structure rendue complexe par l’abondance de partenaires (banques, BEI, DFE, etc.) et une documentation juridique contraignante, ces crédits commerciaux affichaient des niveaux de taux et de marge élevés.» Sur ce dernier point, la situation n’allait pas s’améliorer. «Même si ces lignes n’arrivaient à échéance qu’en 2038, une clause prévoyait un relèvement automatique de la marge à compter de 2021, poursuit Christophe...